Les critères qui définissent un TJM
TJM est l’acronyme de Tarif Journalier Moyen. Ce terme est très utilisé par les commanditaires de prestation de services comme les consultants, développeurs et bien sûr les graphistes. Mais alors, c’est quoi un TJM ? Le TJM, c’est le montant qu’un travailleur indépendant demande pour une journée de prestation. C’est un critère qui semble très important dans le recrutement d’un indépendant puisque-il déterminera si le freelance/le prestataire « entre dans le budget ». Le TJM est aussi un élément d’évaluation du niveau d’expérience du travailleur indépendant. Les TJM varient en fonction de plusieurs critères :
- Le niveau. Il existe trois niveaux chez les graphistes freelances : junior, confirmé/senior et expert. Évidement, plus le niveau est élevé, plus le TJM sera en élevé. Ainsi, un graphiste qui affiche un TJM excessivement bas sera mal perçu, voire évité !
- La localité. Avec le télétravail qui s’est popularisé, les écarts de revenus entre la ville et la province tendent à se réduire considérablement, surtout entre Paris et les villes moyennes. Ce critère est donc amené à disparaitre progressivement. Une bonne nouvelle pour la province !
- La durée. Le TJM s’applique notamment avec les grandes entreprises, dont les projets sont planifiés dans la durée. En entreprise, le TJM se négocie comme un salaire.
- Le cursus. Les graphistes ont généralement suivi un long parcours de formation. En France, le diplôme reste malheureusement un critère décisif, au détriment du potentiel des candidats. Les graphistes ont majoritairement au moins un niveau Bac+2, qui peut aller jusqu’au Master 2.
- L’expérience. Face à des profils parfois surqualifiés, comment choisir ? À l’image des pays anglo-saxons, où tout est possible, ce qui fera la différence sera l’expérience professionnelle ou bien personnelle, mais surtout les atouts à forte valeur ajoutée (dessinateur, passionné de vidéo, raids à l’étranger, reconversion professionnelle…)
Les écoles de graphisme sont très nombreuses, il y a donc ne forte concurrence pour un secteur toujours en constante mutation. Le métier de graphiste exige énormément de compétences techniques et créatives qui prendraient bien trop de temps à énumérer. En effet, si à priori tous les outils existent désormais pour créer “facilement” son site ou son logo, n’est pas peintre ou boulanger qui veut ! Pour être un graphiste professionnel, il faut la culture graphique et artistique, un grand sens de l’observation et savoir analyser, voir anticiper les tendances. Plus important encore : savoir occasionnellement se positionner hors cadre afin de pouvoir apporter une vision créative originale. Ce qui fait une identité visuelle réussie : un style graphique en cohérence avec l’image désirée, construite pour durer et évoluer sur le temps long.
Parlons argent : ça chiffre à combien un TJM ?
À l’heure de l’Eldorado du monde numérique, avec ses excès et ses imposteurs, il est de plus en plus difficile de donner des TJM précis. Essayons d’y voir clair :
Sur Malt, les TJM tournent autour de 300 €. Un effort consenti par les graphistes, même chevronnés, parce que la plateforme se charge d’apporter les clients sur un plateau d’argent (en théorie).
Selon une étude du très sérieux Centre National des Arts Plastiques, le TJM commence à partir de 400 €
En gros, on peut donner les chiffres suivants sans trop se tromper, à titre indicatif :
Graphiste junior : 250-300 €. Certains débutants descendront jusqu’à 150 €, mais à un tel tarif, leur activité sera en péril par rapport aux charges et cotisations venir.
Graphiste confirmé/sénior : 300-500 €, mais tout dépend aussi de ses dépenses et de sa vision des choses (chacun a ses propres motivations).
Expert hyper spécialisé aura un TJM en conséquence, qui pourra monter jusqu’à 700 €.
Un TJM doit permettre au graphiste de travailler sereinement
Pour conclure, le TJM est à différencier du salaire, car il comprend tous les frais, les charges, temps et l’énergie nécessaires à la réalisation et à la réussite d’une mission. Un graphiste qualifié fera difficilement du bon travail s’il se brade. Il attirera les mauvais payeurs et forcément quelques ennuis. Certes, beaucoup de graphistes débutants passent par la case « pas chère », mais cette situation mène rapidement à une impasse. Au recruteur de se rappeler les avantages du TJM : le TJM est négociable, il doit permettre au graphiste de rester performant et serein dans la réalisation d’un travail que le recruteur est incapable de fournir. C’est ainsi qu’à la fin, tout le monde s’y retrouve.